Résumé
Marsilius de Padoue (1270/1290 – 1342) était un penseur politique majeur de la fin du Moyen Âge. En 1313, Marsilius se rendit à Paris pour étudier la médecine. Pendant son séjour dans la capitale française, il se lie d’amitié avec Jean de Jandun, un des principaux commentateurs d’Aristote et adepte de nombreuses positions d’Averroès. En 1324, Marsilius publia son magnum opus, le Defensor pacis (Défenseur de la Paix), un ouvrage contenant une attaque féroce contre l’ingérence papale dans les affaires temporelles. En 1326, Marsilius et Jean, qui était considéré comme le coauteur du Defensor pacis, s’enfuirent à la cour de Louis de Bavière. En 1327, Jean XXII publia la bulle Licet iuxta doctrinam, dans laquelle il condamnait Marsilius et Jean pour hérésie. La même année, Marsilius et Jean rejoignent l’expédition de Louis en Italie. Après l’échec de l’expédition, Marsilius retourne en Allemagne, où il passe le reste de sa vie à la cour de Louis. Le but avoué de Marsilius dans le Defensor pacis est de révéler une cause singulière de troubles civils, c’est-à-dire l’implication de la papauté dans les affaires temporelles. La première partie est en grande partie un patchwork de citations des œuvres d’Aristote, en particulier de la Politique. Marsilius y articule un schéma d’organisation politique avec le pouvoir ultime de légiférer et de nommer le gouvernement résidant avec le « législateur humain », c’est-à-dire l’ensemble du corps des citoyens ou sa partie « la plus lourde » (« pars valentior »). Dans la deuxième partie du traité, Marsilius soutient que la communauté des fidèles est la plus haute autorité au sein de l’Église et possède le pouvoir de nommer et de surveiller les clercs et d’interpréter les Écritures. Dans l’épineuse question des relations papales-impériales, Marsilius est un avocat du pape et du conseil général, soumis à l’empereur. Marsilius reprend un certain nombre de ces questions dans le Defensor minor (vers 1342), dont une grande partie traite des questions d’excommunication et du plenitudo potestatis.