Faire de l’art, c’est comme saisir, tendre la main à l’amour perdu, toujours à la recherche de ce moment exquis. Il s’agit de désirer, de toucher la beauté, de la sentir, de la manger, de la goûter d’une manière qui touche votre cœur. C’est comme lorsque vous vous tenez devant une présence incroyable de la nature, que ce soit l’océan ou un lac, ou la rosée un matin frais. Pouvez-vous le sentir, c’est la qualité d’être, comme la première goutte de pluie qui frappe un étang isolé, la résonance, la façon dont les ondulations s’étendent, se croisent, s’interceptent, se répandent, atteignent, se divisent, se chevauchent.
En Occident, nous pensons à nos vies de manière linéaire. Mais ce n’est pas le cas. Il résonne anneau sur anneau, une superposition de temps. Ce que vous faites et dites maintenant aura des effets sur d’autres personnes et des endroits dont vous n’avez encore aucune idée. C’est pourquoi nous parlons toujours de synchronicité.
Je ne souffle pas de verre, je le façonne ou je le pousse dans mes envies, je le mets en forme avec mon équipe et mes outils. Il change constamment de forme. Il ne conserve jamais sa déclaration d’origine. La partie la plus difficile est de l’attraper avant qu’il aille trop loin à l’autre extrême. C’est un liquide, pris entre les phases de la matière. Et, vous et les fours êtes la fenêtre qui ouvre cette période de temps, qui s’étend sur elle et crée en quelque sorte de l’art dans cet espace étroit. Il faut une conscience constante de votre état d’être et de votre environnement. Vous avez besoin d’un sens aigu et aigu de vous-même, d’une connexion et d’une intimité avec votre équipe.
J’en suis arrivé à un point avec mon travail qu’il s’agissait simplement de créer des espaces exquis. En plaçant des formes juxtaposées les unes aux autres, on peut créer à partir de rien. Un vide aussi puissant et réel que l’objet tridimensionnel à côté. Ces espaces sont comme les espaces entre les mots. La puissance de ces pauses sont des mots tacites. C’est comme les espaces entre l’inspiration et l’expiration. L’un doit venir avant l’autre, mais toujours connecté. Ces espaces vous donnent un endroit où voyager ou à travers tout comme la façon dont la nature, dans des milliers d’années et des millions et des millions de vagues caressantes, ouvrira un passage à travers la roche qui est si parfaite et semble avoir toujours été là. Regarder l’eau remplir les vides à mesure que les marées changent, regarder les vides que l’eau remplit qui étaient autrefois maintenus par l’air.
Encore une fois, c’est le retour à la nature, le grand maître pour tous. Le professeur parfait pour un sens de la forme, du flux et de l’émerveillement. C’est une ressource, ou juste la source. C’est l’endroit d’où nous venons et dont nous faisons tous partie, comme regarder le coucher de soleil plein de mélancolie parce qu’il n’y a aucun moyen de comprendre l’ampleur de sa beauté ou le sens de la séparation.
Équilibre, nature, forme. Ce sont des qualités exquises dans la vie. Aussi exquis et simple que le souffle seul.